Le Code Rose (Grand Prix du Roman Historique 2023)

Le 3 septembre 1939, l’armée allemande envahit la Pologne ; l’Angleterre, puis la France entrent en guerre. Quelques mois plus tard, le 10 mai 1940, Hitler lance ses troupes sur les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et la France. La progression des soldats allemands est fulgurante et semble impossible à endiguer.Il s’avère que la communication (c’est le nerf de la guerre) entre les troupes allemandes se fait grâce à des appareils portables qui servent à transmettre (via des émetteurs radio) des messages codés, décryptés sur le terrain. Les messages sont interceptés, mais l’armée allemande n’en a cure : ils sont indéchiffrables grâce à des machines « diaboliques » appelées « Énigma ».Ne me demandez pas comment elles fonctionnent, je suis bien incapable de vous l’expliquer, mais là n’est pas la question, comme vous le devinez.Vous avez en main un roman « à base historique », écrit par une autrice tout simplement géniale (voir : « Le réseau ‘Alice’ »), qui détient un pouvoir particulier : celui de mélanger admirablement « fiction » et « réalité » et une fois encore, le lecteur est « scotché ».Je vais m’astreindre à ne rien dévoiler qui pourrait handicaper votre plaisir, mais vous proposer quelques points de repère qui vous faciliteront la lecture, si, d’aventure, vous devez de temps à autre l’interrompre pour une plus longue période.Sachez que dans une postface, l’autrice (Kate Quinn) dénoue l’écheveau complexe qu’elle a utilisé et qui mélange si habilement fiction et réalité. Vous jugerez vous-même le moment venu de l’intérêt de cet ajout, tout à fait passionnant si la genèse du roman vous intéresse, un peu moins si vous vous contentez de la fiction.Dès le tout début du roman (683 pages), l’histoire se distribue sur deux périodes séparées de huit années (1939 et 1947) qui finiront par fusionner comme il se doit.Le roman commence douze jours avant un mariage royal en Angleterre : la princesse Elisabeth (née en 1926) va en effet épouser le 20 novembre 1947 le prince Philip de Grèce, devenu entretemps duc d’Édimbourg.C’est de l’histoire « tout court ».Et douze jours plus tôt, à savoir le 8 novembre 1947 (c’est de la fiction), Osla Kindall (une des trois principales femmes du roman, petite-amie en titre du même prince Philip pendant la guerre) reçoit dans son courrier une enveloppe qui ne contient qu’une feuille de papier sur laquelle est écrite une chaîne de lettres qui semblent incohérentes pour tout lecteur autre que la destinataire.L’entête de la lettre mentionne l’asile (le « sanatorium ») de Clockwell.Et Osla n’a évidemment rien oublié, comment aurait-elle pu d’ailleurs ?Elles étaient trois filles unies dans leur combat quotidien à BP (« Bletchley Park » dans le Buckinghamshire) où des dizaines, puis des centaines de personnes tentaient de déchiffrer - dans le secret le plus absolu - les codes utilisés pendant la guerre par les pays « de l’axe ennemi ».Le secret du travail devait rester absolu - sans la moindre exception même entre mari et femme, père et enfant - pour des raisons évidentes. Toute parole pouvait être répétée et parvenir à des oreilles ennemies et tout cet effort de guerre - considérable – eût été en une seconde réduit à néant.Ces trois femmes, ce sont :- Osla Kindall (que je viens d’évoquer).Osla a dix-huit ans, elle vient de quitter Montréal pour rejoindre Londres. Son parrain, c’est Lord Mountbatten, proche de la famille royale et capitaine de vaisseau, c’est probablement via ses relations qu’elle entre à Bletchley Park. Elle est intégrée à la High Society anglaise et sa mère, divorcée richissime, occupe en permanence une suite à l’hôtel Claridge de Londres … autant le savoir.- Mabel Church (dites « Mab » tout court si vous êtes un intime). Elle est la cinquième enfant d’une fratrie de six et elle a quitté l’école à 14 ans pour aller travailler. Toute jeune encore, elle a cru à l’amour de Geoffrey Irving, qui ne la méritait pas et il a profité d’elle. Elle en porte toujours les séquelles. Elle fait la connaissance d’Osla dans le train qui les conduit à BP. Mab veut faire quelque chose de sa vie et elle a suivi une formation accélérée en sténo-dactylographie dont elle est sortie première. Elle sera accueillie dans le groupe qui travaille à déchiffrer les messages codés envoyés par la machine « enigma ».- Beth FinchMab et Osla logent chez madame Finch. Une personne désagréable au possible qui a une fille (Beth) qui est probablement autiste et qu’elle traite comme une « souffre-douleur » dans une ambiance délétère de religion obsédante.Mais Beth est une super championne des mots croisés et cela n’échappera pas à Mab et Osla qui vont l’intégrer à BP.Quelques autres personnages qui joueront un rôle dans le roman :- Le réseau de déchiffrement est dirigé par le commandant Denniston.- Des « cerveaux » occupés dans les différents baraquements :• Harry Zarb anglophone parfait ; d’origine maltaise et égyptienne. Son mariage avec Sheila bat de l’aile. Ils ont un enfant de trois ans (Christopher) qui a souffert de la polio et en garde de méchantes séquelles.• Giles Talbot, dit « Le rouquin ». A gardé l’accent typique des jeunes qui sortent d’Oxford et de Cambridge.• Dilly Knox qui dirige une équipe composée uniquement de femmes.• Alan Turing, dit « le prof ».• Francis Gray, un fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères à Londres.• Peggy Rock, 35 ans, collègue proche de Beth Finch.Qui est l’auteur de la Gazette de Blechtley qui raconte de façon humoristique les derniers petits potins locaux ? Et quel est le rôle des « Chapeliers fous », un cercle littéraire de BP (créé par Mab et Osla) qui se réunit régulièrement à l’auberge « The shoulder of Mutton » ?Quand l’histoire commence (en novembre 47), Beth est internée depuis trois ans à Clockwork dans un asile où elle risque une lobotomie, or elle n’est pas folle. Pas du tout même.On l’a enfermée pour l’empêcher de parler : elle a découvert l’existence d’un traître ou d’une traîtresse à BP et elle demande de l’aide à ses deux anciennes amies pour la sortir de l’asile et tenter de dénoncer le/la coupable.Mais pourquoi ces trois femmes se détestent-elles aujourd’hui « à la vie, à la mort ? »

Lecture plaisante qui nous entraîne sans jamais pouvoir poser ce roman dans les turpitudes de la vie des trois amies et héroïnes

Quel livre !!!Un très bon roman historique et aussi d'espionnage. On suit la vie de trois jeunes britanniques pendant la seconde guerre mondiale. Elles (Osla, Mab et Beth) qui n'ont rien en commun, vont devenir amies à Bletchley Park, qui est l'endroit ou l'on décode les messages des machines Enigma, puis vont se déchirer. Une des trois jeunes filles (Beth) va même se retrouver en asile psychiatrique pour dépression nerveuse. Alors que Beth est en hôpital elle sait qu'il y a un traitre à Bletchley Park. Reste à savoir qui. Les trois amies vont se réunir de nouveau pour découvrir qui est un espion soviétique.Ceci n'est qu'un résumé d'un excellent roman.

Voilà une fresque historique inoubliable à lire absolument... Un récit tiré de faits réels... de personnages ayant existés...Beth, Osla et Mab 3 femmes .... 3 amies .... 3 destins... de classe sociale différente elles vont toutes 3 intégrer Bletchley Park.. Pendant la seconde guerre elles vont y craquer des codes ... déjouer la correspondance allemande dans le plus grand secret ... car elles ont prêté serment à la couronne.... garder le secret absolument...des hommes et des femmes dans l'ombre d'une maudite guerre... indispensables pour la déjouer et la gagner...Il y aura fallu d'un traite pour compromettre cette amitié improbable...Des drames, des secrets, des trahisons... et cet ultime code à craquer aux noms d'une amitié passée... d'une allégeance à la nation...Une intrigue absolument passionnante, sombre, bouleversante et haletante...Un suspens déroutant et suffocant...Une histoire prenante, sincère, bouleversante et touchante...De l'amour... beaucoup d'amour...de la folie...des êtres passionnés et passionnants... des êtres meurtris par cette p.... de guerre... des êtres gravés à jamais dans ma mémoire...C'est aussi un ascenseur émotionnel dont vous ne ressortirez pas indemne...A bout de souffle ... il va me falloir un peu de temps pour me remettre de mes émotions...Gros Gros Gros coup de coeur ! C'est le 3ème roman historique que je lis de cette autrice... assurément elle maitrise son art à la perfection... Je lirais ses prochaines parutions les yeux fermés... Une valeur sure si vous aimez les livres traitant de destin bouleversant de femmes pendant la seconde guerre mondiale...

Lecture très agréable qui mêle intrigue passionnante et informations historiques sur une époque ou les héros ordinaires œuvraient dans l'ombre.